vendredi 5 août 2011


Le « parquet » de Paris a refusé d'étendre à des faits récents l'enquête sur le « patrimoine » en France de trois présidents africains et de leurs proches, a-t-on appris jeudi 9 juin 2011 auprès de l'avocat des parties civiles, Me William Bourdon, qui a dénoncé une décision « ahurissante ». Malgré les soupçons de détournements de fonds récents par trois chefs d'Etats africains, le ministère public rejette la demande des juges d'instruction.


La françafrique nuit gravement à l'Afrique.

Les chefs d'Etat africains Denis Sassou Nguesso du (Congo), Teodoro Obiang Nguema de (Guinée équatoriale) et le défunt chef d'Etat gabonais Omar Bongo Ondimba et leurs proches (Gabon) ont poursuivi leurs acquisitions en France après la plainte déposée en 2008 par « Transparency International France (TIF) », spécialisée dans la « lutte contre la corruption », révèle jeudi 9 juin 2011 « Le Monde ».

OBSTRUCTION DU PARQUET DEPUIS 2007 PAR LE RÉGIME DE SARKOZY.
Pour ces faits postérieurs au dépôt de la plainte par « TIF », les juges en charge de l'enquête sur les « biens mal acquis » ont demandé au parquet de pouvoir examiner l'origine éventuellement frauduleuse de ces acquisitions mais cette extension leur a été refusée, a dénoncé Me Bourdon. « C'est une décision ahurissante, contraire à l'efficacité de l'enquête et en ligne avec la logique d'obstruction du parquet depuis 2007 », a dit l'avocat de « TIF » à l'« AFP ».
« TIF » avait déposé une première plainte en 2007 et une seconde en décembre 2008, également classée. Les plaignants ont finalement obtenu l'ouverture d'une instruction en décembre 2010.

UN SIGNALEMENT DE « TRACFIN » : 26 VOITURES DE LUXE
Les familles des trois chefs d'Etat africains visés en France par l'enquête pour « recel de détournement de fonds publics » poursuivent impunément leurs achats somptuaires en France, rapporte « Le Monde » du jeudi 9 juin 2011. Ali Bongo (Gabon), Denis Sassou Nguesso (Congo) et Teodoro Obiang (Guinée équatoriale) sont, pourtant, sous le coup d'une plainte pour « bien mal acquis » déposée en 2008 à Paris par l'organisation « Transparence International France (TIF) ».
Selon « Le Monde », Un signalement de la « cellule anti-blanchiment du ministère des Finances (Tracfin) », révèle aussi des acquisitions d'oeuvres d'art le 07 mars 2011 de 109 lots de la vente de la collection Yves Saint Laurent et Pierre Bergé de février 2009 par le fils de M. Obiang « pour un total de 18.347.952,30 euros », ajoute le quotidien. Les objets ont été réglés via la société d'exploitation forestière du fils Obiang, qui est ministre de l'Agriculture et des Forêts.
Ali Bongo, fils d'Omar Bongo, a de son côté acquis en 2009 une voiture « Bentley » en France facturée plus de 200.000 euros et dans la famille de Denis Sassou Nguesso, l'épouse du dirigeant congolais a acheté début 2010 une « Mercedes » Classe E immatriculée « CD (corps diplomatique) », précise le journal, tandis que son neveu Wilfrid a acquis une « Porsche Panamera Turbo » estimée à 137.000 euros. Les constats les plus marquants concernent le fils du président de Guinée équatoriale, Teodoro Nguema Obiang. Les policiers ont établi, ce dernier, âgé de 41 ans, a fait acheminer en novembre 2009 par l'« aéroport de Vatry (Marne) » 26 voitures de luxe et six motos d'occasion, d'une valeur d'environ 12 millions de dollars, ont été acheminées depuis les Etats-Unis par le fils de Teodoro Obiang Nguema vers l'« aéroport de Vatry (Marne) », pour être réexportées vers la Guinée équatoriale, selon le journal.
Désireux d'étendre leurs investigations à ces présumés nouveaux « biens mal acquis », les juges d'instruction parisiens ont demandé le 13 avril 2011 un réquisitoire supplétif au « parquet », qui a rejeté leur requête. La « Cour de cassation », plus haute juridiction française, avait annulé en novembre 2010 un arrêt de la « cour d'appel » de Paris de 2009 déclarant irrecevable la plainte de l'« ONG TIF ».
L'affaire a suscité des tensions dans les relations de la France avec les trois pays africains visés.
Une enquête de police datant de 2007 avait recensé 39 propriétés et 70 comptes bancaires détenus par la famille Bongo et ses proches, 24 propriétés et 112 comptes bancaires par la famille Sassou Nguesso, ainsi que des limousines de luxe achetées par la famille Obiang. Selon « Le Monde », qui a pris connaissance de documents relatifs à l'enquête de l'« Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) », les familles continuent « à amasser objets de luxe et voitures d'exception ». Ainsi, Ali Bongo a acquis en France en 2009 une « Bentley » à plus de 200.000 euros, quelque temps avant d'être élu président à la suite du décès de son père Omar Bongo. « Le Monde » souligne que 20% de la population gabonaise vit avec moins de deux dollars par jour.

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